Web Analytics
top of page

territoire du vide2015

Cette ligne de contact des terres émergées et de la fécondité de la

mer figure, pour beaucoup, le lieu d’irruption de la vie.

Alain Corbin, Le territoire du vide,

Travail réalisé en résidence de création à Grandcamp-les-Bains, je me suis adossé à la petite station balnéaire normande pour photographier face au rivage cet espace qui n’est plus tout à fait la terre et pas encore la mer. Hors saison, comme une ville à marée basse qui attend, impassible, que le vide se remplisse.

Ma série s’appuie sur le livre d’Alain Corbin, Le territoire du vide : L’occident et le désir du rivage. L’historien y retrace la genèse du littoral comme espace social. « Au bord de la mer, mieux qu'ailleurs, l'individu se confronte aux éléments, jouit de la sublimité du paysage. Le long des grèves septentrionales, l'alternance du flux et du reflux (…) conduisent l'errance et la rêverie. »

Le travail est composé de deux sous-ensembles. L’un est constitué de portraits réalisés dans ce « lieu d'irruption de la vie », le littoral, et dans un temps défini, celui de la résidence. Des images frontales et sans affect qui se sont faites avec la complicité de mes modèles : des grandcopais en balade, quelques touristes de passage, un inventeur un peu barré, etc.

En parallèle, des paysages d'un point de vue unique : l’épi, structure si caractéristique de Grandcamp et motif incontournable de ses cartes postales, que j’ai photographié à différentes heures du jour. La marée montante remplit ainsi le vide jusqu’à sembler déborder. James Joyce voyait dans les jetées des « ponts déçus » et cette saillie posée sur l'estran semble bien s'élancer vainement à l'assaut du vide.

 

Travail réalisé en résidence de création L'Harponneuse

bottom of page